Robert SPIELER
RIVAROL
N°3102 du 12 07 2013
NOUS avons pu voir, il y a quelques jours, une étonnante scène de théâtre sur France 2, avec deux acteurs, qui sont, reconnaissons-le, talentueux.
Le premier, Bernard Tapie, qui pratiquait des mimiques dignes d’un grand acteur (il est, au demeurant un très bon comédien qui a joué dans une pièce de théâtre), le second, le journaliste David Pujadas, qui ne se laissait pas impressionner et répliquait vertement aux agressions verbales de Tapie (« Pujadas, vous vous foutez de ma gueule ?»), qui cherchait à l’intimider. Le sujet du débat était bien entendu l’affaire Tapie, l’éventuelle remise en cause de l’arbitrage, les connections politiques de cet accord, etc. Tapie affirma tout de go : « Je suis la victime d’un complot », ce que rigoureusement personne ne croit.
ÉTONNANT BERNARD TAPIE
Bernard Tapie avait été placé en garde à vue et retenu 96 heures à l’hôpital Hôtel-Dieu. Cette salle, appelée salle Cusco, est réservée aux gardés à vue nécessitant des soins médicaux. Selon BFM TV, Bernard Tapie aurait été logé dans une pièce de « 9 mètres carrés, sans fenêtre, pourvue juste d’un vasistas et de toilettes ». La chambre aurait été, en termes de “vétusté” digne des geôles des années 1950, selon l’un des avocats. Aucun traitement de faveur n’a donc été accordé à Bernard Tapie. Selon BFM TV, il aurait été entendu en train de hurler dans les couloirs de cet hôpital. La raison de ces hurlements ? La mauvaise qualité des repas fournis. Bernard Tapie aurait été sans cesse interrogé du lundi 24 au vendredi 28 juin par la police. Des auditions même nocturnes puisqu’elles ont duré jusqu’à 1h30 du matin lors de la première journée d’audition. Les médecins ont ensuite ordonné que les interrogatoires se terminent à 20h30. Il y avait de quoi épuiser un homme âgé tout de même de 70 ans, mais Tapie s’en est apparemment bien remis. L’habitude d’être en prison, sans doute…
Tapie ne doute de rien. Sa fille chante ou en tout cas prétend chanter. Comme le fit son père, dans les années soixante, qui édita un disque. Elle a participé à l’émission musicale « The Voice» avec évidemment l’objectif, en cas de victoire, d’obtenir un sésame pour la célébrité. Bernard Tapie, qui a certes des défauts mais est un bon père, n’y est pas allé par quatre chemins. Il fallait que sa fille gagnât, et il a usé des méthodes ad hoc pour la faire gagner. Le journaliste Thomas Legrand raconte une anecdote “signifiante” sur le personnage. Bernard Tapie n’aurait pas hésité à téléphoner à des journalistes vedettes « en quête d’une combine». Et il n’y serait pas allé par quatre chemins, leur lâchant tout simplement : « Dis donc, t’aurais pas un plan pour faire gagner ma fille ? »
Bernard Legrand, qui connaît bien Bernard Tapie pour avoir longtemps couvert ses « activités économiques, sportives ou politiques» estime que l’anecdote illustre la façon de penser de l’ancien homme d’affaires : « Bernard Tapie pense que dans la vie, tout peut être obtenu par séduction, menace, argent ou les trois à la fois. Tout s’achète, tout se truque, tout se négocie.» Hélas, la chevauchée de Sophie Tapie s’est arrêtée dès les premiers directs. Mais ne vous inquiétez pas pour elle. Elle a décroché la première de Johnny Halliday, aux arènes de Nîmes, le 27 juin. Merci qui ? Merci papa !
“NICOLAS EST LE PREMIER PRISONNIER POLITIQUE DEPUIS CINQUANTE ANS”
A quel signe détecte-t-on que les temps changent, et que la tyrannie socialiste et gauchiste va s’effondrer bientôt ? Le philosophe marxiste italien Gramsci disait que la prise du pouvoir politique passait par la prise du pouvoir culturel. Il avait parfaitement raison. Depuis près de 50 ans, la gauche domine la culture, les media, l’éducation, la justice, bref, l’air du temps. De Gaulle, qui verrouillait l’information (rappelons-nous qu’Alain Peyrefitte était le ministre de l’Information et que le journal télévisé était totalement encadré) se souciait comme d’une guigne des émissions culturelles. Du coup, une (excellente) série, Jacquou le croquant, fit les beaux jours de la télévision. Ni vu, ni connu, les auteurs de cette série développèrent dans leur scénario les thèses de la lutte des classes et contribuèrent sans doute à l’émergence de Mai-68. Puis, la Droite se coucha, encore et encore, reprenant les thèses de la gauche, s’excusant tant et plus d’être de droite. On connaît l’histoire. Cela dura des décennies. L’éditorial étonnant d’Yves de Kerdrel dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles, qui n’a pas la réputation d’être d’« extrême droite » me paraît tout à fait significatif de ce renversement réjouissant des valeurs dominantes. Il relève que Nicolas est le premier « prisonnier politique» depuis cinquante ans, le premier depuis les événements d’Algérie, et il ajoute : « Mais quelle est donc cette justice qui met au cachot un jeune usant du droit constitutionnel de manifester, et qui dans le même temps vient de relaxer dix-neuf voyous qui ont attaqué en mars une rame de RER. Cette justice politique fait peur». Et il ajoute, lisez bien : « Elle fait écho aux pages les plus terribles de l’histoire». Eh bien, les amis, ceci est bien envoyé ! Mais ce n’est pas fini. La conclusion de l’article d’Yves de Kerdrel est excellente : « Cette incarcération montre ce que de grands auteurs, de Suétone jusqu’à Alain en passant par Montesquieu, nous ont enseigné : un gouvernement qui se réfugie dans la violence est un gouvernement en perdition.» Le philosophe Vladimir Jankélévitch écrivait : « La violence n’est rien d’autre qu’une force faible ». Quant à Lacordaire, il disait : « L’injustice appelle l’injustice et la violence engendre la violence». Je conclurai par cette conclusion que Voltaire donnait à certaines de ses lettres : « Écrasons l’Infâme». Oui, écrasons l’Infâme ! Et j’ajouterai ces propos de Denis Tillinac, écrivain qui fut très proche de Chirac, qui monte en ligne contre les lâches et les minables de son camp : « La défense de Nicolas Bernard-Busse doit être pour les élus positionnés à droite un impératif catégorique. Ceux qui traînent les pieds ou haussent les épaules, il faut les mettre au rancart. » Bravo !
Heureusement Nicolas a été libéré mardi soir à l’issue de son procès en appel où il a été condamné à une amende mais non plus à une peine de prison. Ouf !
LES OFFICIERS DE LA GENDARMERIE NATIONALE, FORMÉS PAR LA LICRA
Les 125 officiers de la promotion Colonel Henry ont subi une formation, histoire de mieux connaître le fléau du racisme et de l’antisémitisme. C’est la Licra, herself (elle-même), qui s’est chargée de cette formation. Après la présentation de la Licra, en sa gloire, de ses multiples actions, les jeunes officiers ont eu droit à une vidéo de propagande, sans doute passionnante, réalisée à l’occasion de la signature de la convention entre la Licra Bordeaux et Gironde, et la Gendarmerie. Les officiers ont subi un véritable drill : il fallait absolument qu’ils comprissent l’importance de l’accueil des victimes d’actes ou de discriminations à caractère raciste et (surtout) antisémite. Le préfet Régis Guyot, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, a eu des accents émouvants, appelant la Licra à une « mutualisation des compétences et des efforts afin de mieux combattre le fléau raciste et (surtout) antisémite». En d’autres termes : « Vous dénoncez, et nous, on les met au trou».
Pour lire la chronique dans son intégralité : achetez Rivarol chaque semaine chez votre marchand de journaux ou abonnez-vous. Vous pourrez ainsi lire la chronique complête de Robert Spielercliquez ici.