RiVAROL N° 3116
du 14 novembre 2013
POUR être tête de liste FN aux prochaines municipales, être issu de la “diversité” ou des minorités est un atout qui vous ouvre grandes les portes du Front National mariniste, épris de respectabilité et obsédé par sa volonté d’être dédiabolisé. Hélas, ça ne se passe pas toujours très bien et j’avais déjà évoqué dans ces chroniques quelques incidents fâcheux.
PAS FACILE, LA DIVERSITÉ AU FRONT NATIONAL
Le dernier incident concerne la liste de Saint-Alban, commune de 6 000 habitants de l’agglomération toulousaine. Nadia Portheault avait été investie par le mouvement et les premiers documents de campagne étaient imprimés. Issue, comme son mari, de l’UMP, elle avait rallié le FN. Ils avaient rejoint le FN dans « l’idée de rassemblement de tous les Français (y compris sans doute de “papier”), l’égalité entre tous et le patriotisme, valeurs défendues par Marine Le Pen». Elle venait d’être mise en avant dans un reportage télévisé supposé illustrer ce qu’est cette nouvelle génération mariniste. Elle vient de rendre sa carte d’adhérente, après avoir pourtant fait des pieds et des mains pour obtenir la tête de liste. La raison ? Des propos racistes supposés avoir été entendus au sein de la base militante du FN dans son département. Elle explique : « Je suis d’origine algérienne et je ne suis pas d’accord avec certains discours de certains responsables du FN dans mon département ». Nadia Djelida (c’est son nom de jeune fille) constate qu’il y a « un décalage entre le discours de Marine et celui de la base militante» et se plaint de « cette ambiguïté permanente entre la vitrine et une arrière-boutique spécialisée dans les blagues vaseuses sur les Arabes et les homos ». Cette Française parfaitement intégrée avait souhaité, on se demande pourquoi, se présenter sous son nom de jeune fille ce que les supposés racistes du FN lui déconseillèrent de faire. Elle balance sec, ainsi que son mari. Un cadre du FN 31 lui aurait dit : « Toi et tes enfants, vous êtes bons pour le four…». Un autre se serait vanté d’avoir un frère ayant une croix gammée tatouée sur le corps et lui aurait dit qu’il était « fier d’être un fils de nazi ». Un troisième aurait affirmé : « Il faut tuer tous les Arabes». Les imbéciles sont évidemment partout, mais il est quand même difficile de croire à une telle concentration chez les cadres FN du 31. On peut sérieusement se poser la question de la réalité de ces propos, d’autant que le mari de Nadia Djelida a annoncé qu’il envisageait de rejoindre l’UMP et de « dénoncer ce que j’ai vu et entendu au Front ». Le couple soutiendra in fine le maire sortant UMP Raymond- Roger Stramare. Sans sombrer dans le complotisme, tout ceci ressemble tout de même furieusement à une manipulation. En attendant, une plainte pour diffamation a été déposée par le FN.
PAS FACILE, LA DIVERSITÉ AU PS
Faouzi Lamdaoui est un proche conseiller de François Hollande. Chargé de « l’égalité et de la diversité », ce bras droit du chef de l’Etat bénéficiait d’un bureau à l’Elysée et d’un chauffeur. Ce n’est pas tout, car après l’intervention de la France au Mali, il aurait reçu des menaces. Tout cela sent le bidonnage, mais il a ainsi pu obtenir une protection rapprochée. Il était ainsi placé sous la protection de deux policiers du Service de protection des hautes personnalités (SPHP), tous les jours, à partir de 7 heures du matin. Mais Faouzi Lamdaoui, qui est gourmand, a eu la fâcheuse tentation d’abuser de sa position. Il exigeait des policiers qu’un pain au chocolat lui soit acheté tous les matins. Ce n’est évidemment pas le rôle des policiers d’accéder à ce genre de caprice et ils le lui signalèrent. Quelques jours plus tard, énervement de Faouzi: les policiers ne lui avaient pas acheté sa viennoiserie. Du coup, notre énergumène issu de la diversité s’en est allé se plaindre auprès de la SPHP. Du coup la SPHP a donné raison aux policiers et a mis immédiatement fin à ses privilèges : plus de garde rapprochée, plus de chauffeur… Ce n’est pas la première fois que l’oiseau fait parler de lui. Conseiller municipal d’Argenteuil en 2009, le maire lui avait retiré ses fonctions à cause d’ « un travail quasi-inexistant», d’un « absentéisme intolérable» et à cause d’« indemnités qui n’avaient plus aucune justification depuis des mois». Voilà le genre de personnage que l’on retrouve comme conseiller de Hollande. Mais cela n’étonnera personne…
PAUVRE LÉONARDA !
La pauvre Léonarda déprime. Il paraît que « la vie est difficile au Kossovo». Elle subit les criailleries de ses petits frères et sœur, les coupures d’électricité et, horreur, la neige et le froid s’annoncent. Expulsée avec sa famille le 9 octobre, Léonarda refuse d’être scolarisée au Kossovo. La collégienne veut rentrer en France, mais pas à n’importe quelle condition. Elle n’a plus de nouvelles, ni des gens du gouvernement, ni de l’ambassade de France. Et apparemment François Hollande ne lui a pas passé un petit coup de fil d’encouragement. Elle déclare avoir « peur que tout le monde l’oublie». Elle raconte avoir des idées noires : « Je suis un peu perdue, je ne sais même plus quel jour on est… Hier, j’ai pris un couteau ; j’ai voulu m’ouvrir les veines. Finalement, je me suis juste égratignée.» Ouf, on respire ! Martiale, elle déclare : « On veut rentrer en France tous ensemble ! Mes parents ne me laisseront pas repartir seule. Je sais que tous les ministres ne sont pas d’accord. Mais ceux qui ne sont pas d’accord, il faut les changer !» Quel culot ! Aller à l’école à Mitrovica, comme le maire est venu le lui proposer ? Ou accepter les cours d’un professeur de français à domicile ? Pas question, dit Léonarda, qui se plaint de ne pas pouvoir se connecter sur Facebook toute la journée. La faute à des coupures d’électricité. La mairie de Mitrovica est des plus patientes avec la famille Dibrani, leur offrant un logement, la nourriture, un chèque de 250 euros pour leurs menues dépenses. Le Figaro a pu consulter la facture de 498 euros correspondant à des produits alimentaires. Une facture réglée par un fonctionnaire dont le salaire mensuel est de 200 euros. Mais, au fait, que devient le père ? Léonarda raconte : « Ça lui arrive parfois de dormir toute la journée.» Léonarda et sa sœur veulent revenir en France, fût-ce sans leurs parents. Oui mais pas n’importe où : à Pontarlier, dans le Doubs, où elle avait commencé sa classe de troisième. Sa motivation est impressionnante : « Le plus important, c’est de retrouver mes copains !», clame-t-elle. Mais avant d’accepter, elle exige de savoir si elle pourra revenir tous les weekends chez ses parents à… Mitrovica. « Comme tous les enfants placés en internat » ose-t-elle préciser.
PAS QUESTION POUR AURÉLIE FILIPPETTI DE RENDRE HOMMAGE À GÉRARD DE VILLIERS
Le ministre de la Culture dégaine ses tweets pour rendre hommage au moindre scribouillard, au plus microscopique théâtreux, à l’artiste le plus improbable dès lors qu’il leur vient la mauvaise idée de disparaître et qu’ils sont de préférence de gauche. Tel n’était pas le cas de Gérard de Villiers, l’auteur célébrissime de SAS, le pape du roman d’espionnage, mondialement connu, qui vient de mourir. Non, Aurélie Filippetti ne tient pas à saluer la mémoire de Gérard de Villiers. Farouchement anticommuniste, il avait même, dans sa jeunesse, collaboré à Minute. Interrogé par l’AFP le vendredi 1er novembre, le lendemain du décès de l’auteur, le ministère de la Culture n’avait pas souhaité réagir à sa mort. Son cabinet explique qu’il n’y a pas « d’hommage systématique». Et le ministre d’avancer cette explication en forme de bouillie : « Faire des choix, c’est donner du sens ». Bref, Aurélie Filippetti refuse de lui rendre hommage, car le créateur de Son Altesse Sérénissime Malko Linge était clairement de droite et ne cachait pas sa sympathie pour le FN. Le New York Times avait célébré l’an passé le romancier comme « l’auteur le mieux renseigné de la planète». Très proche des services de renseignements, son expertise était telle que des diplomates, des hommes politiques lisaient ses livres pour mieux comprendre les arcanes politiques de certains pays. Il avait ainsi prédit avec précision les événements de Syrie. La non-réaction de Filippetti suscite des commentaires pour le moins sévères. Jean-Michel Apathie, journaliste sur RTL, tout en étant chroniqueur politique dans Le Grand Journal de Canal+, a déclaré sur RTL le 4 novembre 2013 : « En ne saluant pas le travail d’un homme qui vient de mourir, on peut dire qu’Aurélie Filippetti a fait à la fois : un loupé culturel ; une bêtise politique et elle a manqué d’une sensibilité élémentaire ». La veuve du romancier et son avocat ont dénoncé le silence de la rue de Valois. Hubert Védrine, ancien secrétaire général de l’Elysée de François Mitterrand puis ministre des Affaires Étrangères de Lionel Jospin, sauve l’honneur de la gauche en saluant le grand nombre de lecteurs de l’écrivain et en estimant qu’il était « extrêmement intéressant ». Hubert Védrine, alors ministre des Affaires étrangères de Jospin et fan de SAS avait invité Gérard de Villiers à déjeuner au Quai d’Orsay…
WALLERAND DE SAINT-JUST, UN GRAND COMIQUE
Wallerand de Saint-Just est vice-président du Front national et a été désigné pour porter les couleurs du mouvement aux élections municipales de Paris. Il vient d’accorder une interview au quotidien Présent. Caroline Parmentier lui pose la question : « Vous étiez absent de toutes les manifs contre le projet de loi Taubira alors qu’on y a vu Marion Maréchal-Le Pen, Bruno Gollnish et Gilbert Collard. Pourquoi ?» Réponse : « J’ai fait la même chose que ma présidente Marine Le Pen ». Quel vil courtisan ! Ma présidente… Comme diraient mes enfants, c’est trop chou. Il précise que la position de la présidente, refusant d’aller manifester « a été approuvée à l’unanimité par le bureau politique du Front national ». Et Wallerand de Saint-Just d’avoir ce commentaire assez inouï : « Vous me direz que ce n’est pas parce que c’est approuvé à l’unanimité que tout le monde est d’accord ». Mais c’est digne de Molière, de Kafka, du Roi Ubu, d’Orwell ! Et puis, le vice-président, dont on connaît la grande intelligence et la finesse, aborde la laïcité : encore un grand moment. Il réfléchit : « Ne doit-on pas s’abstenir comme maire d’une ville d’aller aux cérémonies catholiques pour pouvoir légitimement ne pas aller aux cérémonies musulmanes ?» Quel combattant ! Mon Dieu, quel combattant ! Wallerand de Saint-Just n’est certes pas un grand avocat, il est même d’une nullité crasse mais il est certainement un grand comique. Dans les procès que nous avait intentés Marine Le Pen, Wallerand de Saint-Just pour nous faire condamner sévèrement par les magistrats de la XVIIe chambre correctionnelle, avait dénoncé RIVAROL comme un épouvantable journal raciste, antisémite, négationniste et homophobe qui, de plus, horresco referens, avait osé citer Mauras ! Il faut dire que l’avocaillon avait déjà osé plaider naguère contre Henry Coston ! Avec des amis comme le fourbe et médiocrissime Wallerand de Saint-Just, dont la fatuité et la sérénité dans l’incompétence forcent le respect, l’on n’a pas besoin d’ennemis !
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